Chemin des marais...

Publié le par Michel Aêt

C'est un petit chemin de campagne, en forme d'impasse qui fonce sous le nouveau cimetière du village où flotte au vent, ce jour-là, le drapeau français.

Il dessert quelques pavillons récemment construits puis conduit vers le ru d'Escouffières qui coule là, au fond d'un vallon bordé de prairies : on y voit un cheval au pré, bien seul dans son enclos, et, ayant franchi le ru, un  troupeau de vaches qu'un petit chien de promeneur provoque de ses aboiements aigus.

L'ambiance est bucolique; le temps, maussade, est à l'averse passagère qui mouille les herbes déjà hautes de mai dont les enfants reviennent trempés, après leurs jeux le long du ruisseau.

Il est temps, déjà, de rentrer.

On longe sur le chemin du retour un petit domaine qui mérite attention. Il a été récemment défriché, laissant apparaître un marais de belle taille.

De premières plantations sur ses bords témoignent de la reconquête du lieu où prospère un grand potager.

Monsieur VÉRON, son propriétaire,  est là, qui y consacre ses journées.

L'homme est d'un naturel contenu, tout en pondération, comme si cette vieille terre de Brie qui a porté ses ancêtres comme lui-même (il appartient à l'une des plus vieilles familles de Villiers-Saint-Denis) avait au fil des générations modelé leur tempérament, forgé leur caractère à son image.

Il parle de l'eau qui sourd ici et là, aux abords de l'étang, de ces petites sources qu'il a découvertes et canalisées, de carpes et de chevènes qui viennent à la surface du marais quand tout est calme, à la plus grande joie des enfants qui s'efforcent au silence en les guettant...

Il a l'oeil à tout, même aux petits garçons courant sur le chemin en surplomb, qui l'observent, et dont il invite les parents à entrer sur sa propriété.

Monsieur VÉRON est un écologue qui s'ignore, veillant comme une sentinelle sur le biotope où la main de l'homme lutte contre l'envahissement sans altérer les équilibres naturels.

Pondération là encore...

Monsieur VÉRON a bien mérité en cela de la commune.

Comme Monsieur JOURDAIN faisait de la prose, il fait du développement durable sans le savoir...

Publié dans Carnets du quotidien

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G
quel plaisir de lire quelques lignes dédiées à mon grand-père. Merci<br />                                                        la petite fille de George Véron
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Merci de votre  message et je suis heureux d'avoir pu contribuer à faire connaitre un homme qui, par son travail inlassabl6e de restauration d'iun marais, permet l'embellissement de notre beau village et favorise la préservation d'un écosystème : vous pouvez être fière de votre grand-père !