Le petit Monet

Publié le par Michel Aêt


Quel beau village de caractère n’a pas ses maisons d’hôtes, elles-mêmes pleines de charme, donnant envie au visiteur du soir traversant le bourg d’y faire halte, un soir doux de printemps, lorsqu’il flâne, se livrant avec délice aux hasards de la route, aux lieux séduisants ou inattendus rencontrés au détour du chemin ?

Villiers-Saint-Denis ne fait pas exception à cette dimension du voyage dans la France rurale, dont elle est un des mille joyaux, serti dans sa petite vallée de Brie champenoise, au bord de son ru.

« Le petit Monet » est cette maison de charme, située sur la route de Bézu-le-Guéry, à la jonction du vieux village et de son prolongement contemporain, vers la Guilloterie.

La maison est récente, sans doute construite dans les années 70, mais elle est un petit écrin où semble s’écouler les jours et les heures au gré d’un art de vivre auquel n’échappe aucun détail d’aménagement.

On le doit sans doute à sa propriétaire, attentive à l’harmonie du lieu, aux couleurs d’un Claude Monet qu’elle aime, présentes où que le regard se posât, ces jaunes et ces bleus déclinés avec goût en rideaux, mosaïques, objets posés ici et là avec un sens inné de la composition, du tableau.

La maîtresse de maison jardine avec le même goût qu’elle décore, et les poteries ornant sa façade, le long de la route, annoncent déjà l’élégance et le soin donné à son petit domaine, auquel une piscine ceinte de murs protecteurs donne une allure de petit clos méditerranéen.

Le lieu est souvent complet et c’est une chance, un privilège même que de pouvoir prendre au matin, dans la véranda déjà baignée de lumière, un petit-déjeuner  sur la table aux carreaux de faïence bleus et jaunes, avec, pour seul horizon tranquille et majestueux, les frondaisons du parc d’un château XVIIIème siècle, que « le petit Monet » jouxte.

La France est faite, pour qui sait la découvrir à travers ces itinéraires de campagne, buissonniers et toujours étonnants, de ces instants parfaits et fugaces qu’il faut inlassablement tenter de vivre : leur réminiscence, ensuite, est source d’apaisement dans le fracas du monde en marche, impitoyable…

Villiers-Saint-Denis sait en receler, au « Petit Monet » et ailleurs aussi...

Publié dans Carnets du quotidien

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