Flâner à Charly-sur-Marne...

Publié le par Michel Aêt

Flânez dans les rues de Charly-sur-Marne, en ces jours de décembre où les vitrines des commerces  y survivant encore entre les boutiques mortes tentent de donner de la joie, d’en donner avec des couleurs de Noël, aux rouges et blancs éclairés de guirlandes.

L’ambiance n’a plus rien à voir avec ce qu’elle fut naguère, il y a quinze ou vingt ans de cela, quand Charly-sur-Marne était un bourg réputé pour la vivacité de son commerce, dont le centre, vivant et dynamique, était intensément fréquenté par les habitants des villages environnants.

Oui, il y a un déclin de Charly-sur-Marne, que la réalisation d’une grande surface aux Illettes n’a fait qu’accroître en affaiblissant le commerce de centre-ville.

La façade du seul bâtiment public visible, la mairie, imposante, éclairée avec force projecteurs la nuit, comme s’il s’agissait d’un palais national, crée un effet de contraste presque indécent avec ces rideaux définitivement baissés de la rue Emile MORLOT…

On y verrait presque un symbole de la Nation toute entière en 2006, celui d’une France périclitant, à l’économie fragilisée mais où la puissance publique s’affiche encore florissante et superbe, nourrie d’impôts, juchée sur sa dette sidérale comme le capitaine d’un bateau ivre, à sa proue, filant vers le désastre.

A l’intersection de la rue des Cordeliers et de la rue Emile Morlot, on peut encore apercevoir une plaque de rue en fonte, aux tons gris bleus délavés,  comme ces manteaux que portaient les poilus de 14, linceuls de tant d’entre eux reposant toujours ici, sur cette belle terre de l’Aisne qui est leur tombeau.

On y lit : «  Chemin de grde com ; Villiers-sur-Marne 2,3 kms » : même la toponymie des lieux qui environnent le chef-lieu de canton reste encore ici, en plein cœur de bourg, ce qu’elle était dans les années 60-70, quand Villiers-Saint-Denis était encore Villiers-sur-Marne…

Décidément, les symboles ne plaident pas en faveur d’une dynamique carlésienne, alors que circule au-dessus de la commune, à l’heure où s’écrivent ces lignes, un air fétide, disséminant à travers ses rue, comme souvent,  des odeurs excrémentielles émanant de la station de traitement des eaux usées des Illettes. 

On est pressé de remonter sur la colline, à Villiers-Saint-Denis, retrouver un air pur et sain.

Quelle tristesse ! En regardant une dernière fois les devantures aux rideaux métalliques tirés, on se souvient qu’on est ici dans la ville du ministre du commerce, Renaud DUTREIL, certes en train de la quitter mais quand même : on reste pantois !

Publié dans Carnets du quotidien

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