Jours de janvier, à VSD...

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Janvier à Villiers-Saint-Denis : tiédeur des jours, qui donne au village une allure mélangée, faite de tableaux d'hiver et de scènes printanières : sur la route de Bézu-le-Guéry, à l'entrée de la forêt de Villiers, un groupe de chasseurs, ce dimanche, profite d'un fin d'après-midi clémente pour deviser encore avant de remonter dans les breaks, hayons béants masquant peut-être, sous des bâches, des bêtes encore tièdes; tenues de chasse, bottes crottées, éclats de voix et rires : les panneaux de signalisation mobiles "Attention chasse en cours" mettent en garde l'automobiliste arrivant à Villiers qui ralentit et observe, curieux, les visages de ces hommes, frère, oncle, ami, voisin... S'entendent déjà, derrière les murs, au village ce soir, les récits d'une longue journée à travers bois et champs, à guetter le sanglier.

L'auberge fut pleine, et samedi et dimanche, de convives venus goûter à la cuisine du chef, Thierry SCHLOSSER, dans un établissement dont la réputation dépasse et de loin désormais, les frontières communales; au café "le Villiers" aussi, le bar semble animé ce week-end, témoignant d'une animation villageoise que le temps clément stimule, donnant aux habitants le pressentiment du printemps, que, trompeusement peut-être, quelques jonquilles et crocus sortant de terre sous l'effet du redoux, paraîssent annoncer...

Le Maire du village, Chantal HOCHET, présentait ses voeux à la population, samedi, et, parmi les nombreux habitants qui avaient répondu à l'invitation, s'apercevaient des têtes nouvelles, témoignant qu'aux cotés des visages connus des villiérois de toujours, indissociables de cette vieille terre briarde où ils naquirent, se mêlent les silhouettes de nouveaux venus, témoignant de l'attractivité de VSD, village convoité, connu pour sa qualité de vie !   

Le loto fait recette ce dimanche, au foyer rural, à voir les nombreuses voitures stationnées devant la commanderie du château. Le passant s'amuse à  aperçevoir, par les soupirails qui donnent sur la grande rue, les visages animés de mille expressions, comme dans un film muet, des villliérois qui s'y trouvent, et qui ne se devinent pas observés, ainsi, par lui, qui y reconnait des visages amis ou des parents, bien sûr...

Les coteaux ont porté sur leurs flancs leur lot de promeneurs, marchant le long des vignes, l'écho de leurs voix et de cris d'enfants s'entend au loin : il fait 12°c ce 20 janvier sur les chemins où, de loin en loin, les cendres de feux de sarments témoignent encore du récent peignage hivernal de nos vignes... 

Dans le village, la nuit tombée ce dimanche, l'épicerie est éclairée, prête à accueillir le client en mal de sel, de crème fraîche ou de légumes : la rumeur avait couru, à la mi-décembre, d'une possible fermeture du seul magasin encore présent à VSD, et dont la disparition eût été plus qu'un appauvrissement de notre vie locale, le témoignage d'une sorte d'incapacité collective à faire preuve d'esprit de village et à soutenir les formes d'activité qui favorisent la résistance d'une commune à la perte de substance, à l'attraction des nouvelles pratiques commerciales, dévastatrices pour les bourgs ruraux...

Traversez Villiers-Saint-Denis, ce soir, les néons de l'épicerie éclairent d'une lumière un peu blafarde une portion de la rue, les enfants de l'épicier donnent la main à la pâte quand des clients entrent dans la boutique et il y en a, Dieu soit loué, ce soir : bref, la vie qui va, quoi... modestement certes, cahin caha, mais toujours là, et c'est tant mieux ! Au demeurant, les prix y sont moins élevés que ceux du bouclar de Montreuil-aux-Lions, voisin d'une boulangerie réputée tenue par un ancien "meilleur ouvrier de France" et qui profite de cette proximité flatteuse pour facturer au chaland qui se hasarde à pousser la porte de son "SPAR"  les 5 tranches de jambon à la découpe 9,17 euros ( près de 60 francs)...

Venez à Villiers, les prix y sont plus doux, comme l'accueil, en ce jour décidément très doux...paisible, printanier.


C'est ici, et nulle part ailleurs...



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Publié dans Carnets du quotidien

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