Villiers-Saint-Denis : un microclimat au sud de l'Aisne ?

Publié le par Michel Aêt

"Microclimat n.m. Ensemble des  conditions de température,
d'humidité, de vent, particulières à un espace homogène
de faible étendue à la surface du sol."
(Petit Larousse illustré, 1990)


Depuis toujours, les habitants de Villiers-Saint-Denis se sont vantés des conditions climatiques de leur beau village, notre village.


L'homme de la terre, observateur vigilant du temps, héritier secret et jaloux des souvenirs météorologiques de sa parentèle, héritier aussi de cette mémoire orale, transmise de génération en génération, des accidents comme des surprises climatiques heureuses connues ici, est le meilleur baromètre des constantes climatiques de VSD.

Et sur ce plan, le voilà formel : oui, VSD possède bien un microclimat qui n'est pas étranger à la réputation de la commune dans la Brie champenoise, voire au-delà d'elle depuis des siècles; n'est pas étranger non plus à la présence durant des décennies d'un sanatorium au château.

Ainsi serait expliquée aussi la qualité de son champagne dont certains millésimes sont recherchés par les collectionneurs, connaissant ainsi Villiers-Saint-Denis comme un village atypique parmi ceux de l'Aisne possesseurs de vignobles.

De fait ce mois de septembre 2006, pour qui tiendrait un carnet d'observation météo, semble donner une illustration supplémentaire de cette réalité jamais trop affichée par les habitants du village à l'extérieur de celui-ci, comme s'ils étaient soucieux de ne pas donner le sentiment de l'arrogance à leurs voisins de Charly-sur-Marne ou de Bézu-le-Guéry, ou peut-être par superstition, afin de ne pas tenter le diable climatique qui, à deux reprises au moins depuis quinze ans, s'est penché cyniquement sur le sort de VSD , avec quelque acharnement !

Septembre 2006, donc, a donné un nouvel exemple des particularités météorologiques qui sont les nôtres : à quatre reprises depuis le début du mois, ( notamment les 4, 8 et 11 septembre ), les aubes ici furent lumineuses, exemptes de ces brumes matinales envahissantes, nappant les vignes, enveloppant le bourgs d'un film opaque et cotonneux.

Le premier soleil du matin, dès 7HOO-7H15 profita aux raisins, commenca à réchauffer les sols, à inonder les façades plein-est d'une lumière précieuse tandis que, vu des promontoires qu'offre le village, Charly-sur-Marne était nimbé de brume et Crouttes-sur-marne ressemblait, superbement d'ailleurs, à ces saints de toiles XVIIème idolâtres, têtes et bustes dans l'azur et corps plongés dans les limbes, son coeur de village surplombant en effet une vallée de coton.

Oui, VSD à l'entrée de l'automne paraît moins envahie par l'humidité, mieux préservée des brumes, un peu mieux en tous cas que certaines de ses voisines, plus sujettes qu'elle à ces phénomènes.

Là résiderait l'explication d'une qualité d'air reconnue et appréciée par les pneumologues éminents qui se sont succédé ici, à la Renaissance Sanitaire(http://www.larenaissancesanitaire.fr),  tous ces spécialistes ayant on le sait constaté l'effet bénéfique produit sur leurs patients par cet air plus sec et au demeurant très pur.

Le château de VSD,
siège d'un établissement hospitalier réputé

     


A 15 km de Château Thierry dans un parc vallonné et boisé de 42 hectares, l'établissement hospitalier de la renaissance sanitaire est composé de 3 pavillons pour un total de 435 lits.

Installé dans le château du XVIIIème siècle, reconstruit sur les ruines d'un bâtiment beaucoup plus ancien construit au XIIème siècle, cet établissement de réputation nationale développe ses activités médicales et paramédicales dans les domaines de l'orthopédie, de la cardiologie, de la pneumologie, cette dernière étant le prolongement adapté à l'évolution des pathologies humaines du sanatorium installé là durant des décennies.(Photo " la Renaissance Sanitaire")



Des analyses dans la durée gagneraient à être faites, de nature à valider - ou infirmer - cette mémoire villageoise discrète mais constante qui fait de Villiers-Saint-Denis un site privilégié par son microclimat.

Et, sur les traces d'Emmanuel le Roy Ladurie, l'éminent historien, l'auteur de la monographie désormais célèbre consacrée à Montaillou (1), (VSD attend son Emmanuel le Roy Ladurie pour rédiger la sienne !), et d'une passionnante "Histoire humaine et comparée du climat" (2), il serait utile d'aller compulser les archives communales de VSD et des communes environnantes, à la recherche d'indices permettant d'identifier de manière certaine ces particularités climatiques, lesquelles fondent, parmi d'autres éléments  notre particularisme.

(1)
"Montaillou,village occitan" ( éditions de poche Folio/Gallimard)
On peut aussi consulter le site web de la commune, très bien fait : http://www.mairie-montaillou.fr/

(2) éditions
Fayard, 2004

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